Les adieux d'Emanuel Ungaro à la couture

"Je préfère m'éclipser sur la pointe des pieds", a déclaré Emanuel Ungaro dans une interview donnée jeudi 13 mai à l'hebdomadaire Paris-Match, où il révèle son prochain départ. Les adieux d'Emanuel Ungaro vont pourtant faire du bruit dans le petit monde de la haute couture. Après plus de trente-cinq ans de collections chatoyantes, sa décision de poser son crayon et ses aiguilles est mûrement réfléchie : il ne veut plus céder aux "impératifs commerciaux".

A 71 ans, "le couturier qui aime les femmes", comme on l'a baptisé, a habillé les plus grandes : Anouk Aimée, Sophie Marceau, Sharon Stone ou Penelope Cruz… Formé par Balenciaga dès son plus jeune âge, Emanuel Ungaro a créé sa griffe en 1965. Ses gais mélanges d'imprimés, ses nuances vives, son art du drapé, le rangent bientôt parmi les plus grands. En 1996, il accepte d'être racheté par le groupe italien Ferragamo pour mieux se développer. Les lignes se multiplient : sur mesure, prêt-à-porter, accessoires, maillots de bain…

Mais petit à petit, le styliste prend conscience qu'il n'est "plus maître" de sa propre maison. "Ce n'est pas avec des calculs plein la tête qu'on peut faire des miracles", déclare-t-il aujourd'hui. "Mieux vaut avoir la modestie d'arrêter". Sur les raisons qui l'ont poussé à abandonner les défilés, il n'en dira pas plus. Il préfère parler de l'avenir, et de ce palais romain à la restauration duquel il va dorénavant se consacrer. Modeste, Emanuel Ungaro rappelle enfin que son départ n'est pas si grave : "Il n'y a ni drame ni tragédie (…). S'il y a un drame, c'est pour [mes artisans] qui perdent leur emploi".

En savoir plus
Le site de Paris-Match : www.parismatch.com
Le site de Emanuel Ungaro : www.emanuelungaro.fr