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19/04/2005
La légendaire photo du "baiser de l'hôtel de Ville" mise en vente
Elle porte au dos le numéro 21.039, et le cachet de Doisneau. Pas de doute, c'est elle : la photo du "baiser de l'hôtel de ville" dans son tirage original, donnée par Robert Doisneau lui-même à Françoise Bornet, la jeune amoureuse de la photo. Sa réapparition, 54 ans après la prise de la photo, dévoile les mystères de ce reportage légendaire : non, la photo n'a pas été prise au vol, mais oui, il s'agissait bien de vrais amoureux, dont on connaît enfin aujourd'hui l'identité et l'histoire..
Remontons dans le temps : en 1950, le magazine américain "Life" commande à Robert Doisneau un reportage sur les amoureux de Paris. Le photographe, en pleine recherche d'inspiration, prend un verre à la terrasse d'un bistrot près d'Invalides. Il remarque un joli couple. Les abordant, il apprend que les deux jeunes gens sont apprentis comédiens, et leur propose de poser pour le reportage. La suite : un succès débordant qui croît avec le temps. C'est en 1986, quand elle devient poster, qu'on se l'arrache le plus. En 1992, ce concentré d'amour s'est déjà vendu à 410 000 exemplaires, un record mondial (les meilleures ventes de photos tournant habituellement autour de 15 000). Et tout le monde croit que la photo est un instantané... la tentation est forte : un couple d'imposteurs, Jean et Denise Lavergne, prétend se reconnaître dans la photo. Leur pseudo-histoire fait la Une des journaux à la Saint-Valentin 1992. Doisneau s'indigne : "C'est une histoire invraisemblable. Je n'aurais jamais osé photographier comme ça des amoureux qui se bécotent dans la rue, ce sont rarement des couples légitimes..." Cependant, la vraie héroïne, Françoise Bornet, décide, puisque le secret sur la pose de la photo n'existe plus, de se faire connaître. En 1993, son amoureux d'alors, Jacques Carteaud, se manifeste également. On connaît donc à présent toute l'histoire rocambolesque du vrai-faux cliché, ainsi que celle du couple d'amoureux le plus célèbre de l'histoire de la photographie. Leur aventure a malheureusement moins duré que celle de la photo, mais ils ont repris contact à cette occasion : "Minouche, mon beau souvenir..." écrit Jacques à Françoise en 1993. C'est aujourd'hui l'exemplaire original de Françoise qui va être exposé, puis mis aux enchères : il est estimé entre 15 000 et 20 000 euros. Avis aux romantiques fortunés...
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