Santé
07/06/2005
L'échographie foetale victime de son succès
Exigences des patients, problèmes de responsabilité, difficultés d'appréciation : un rapport du Comité National Technique de l'Echographie de Dépistage Prénatal dresse un bilan alarmant de l'échographie foetale en France. 3 millions d'échographies foetales sont pratiquées chaque année en France. Elles servent à dépister les malformations congénitales, les retards de croissance in utero, les grossesses multiples, ainsi qu'à évaluer la durée de la grossesse. En France, plus de 97 % des femmes passent les trois échographies recommandées lors d'une grossesse. Malgré ce chiffre, le rapport met en garde contre les risques de difficultés d'accès à l'échographie de qualité. Si de nombreux praticiens sont en mesure de réaliser ces interventions, ils sont de plus en plus réticents au vu des risques judiciaires auxquels ils s'exposent. Depuis l'arrêt Perruche, 50 % des radiologues et obstétriciens et 20 % des médecins ont abandonné cette prestation. Mal rémunérés, les spécialistes rechignent à prendre de tels risques. Le rapport relève également d'importantes disparités en terme d'offres de soins : formation du praticien, matériel, informations délivrées... Toutes les femmes ne sont pas suivies de la même manière. Une uniformisation des prestations et des formations serait donc souhaitable. Si la pratique des échographies s'est considérablement développée ces dernières années, les patientes sont de plus en plus exigeantes quant à la précision du diagnostic. Le rapport demande donc également la mise en place d'une campagne d'information auprès du public sur les avantages mais aussi les limites des échographies.
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