Le 8 octobre dernier, un amendement au
projet de loi sur la politique de santé publique, visant à
réglementer les professions des soins psychiques, a été adopté
à l'unanimité par les députés, et va passer au Sénat. Cet
amendement a été déposé par le médecin et député UMP Bernard
Accoyer.
Selon cet amendement, seuls pourront exercer
les professions dites "psy" les médecins ou psychologues "ayant
les qualifications professionnelles requises". Les personnes
ne possédant pas de diplôme de médecine ou de psychologie,
"pourront toutefois continuer leur activité si elles l'exercent
depuis plus de cinq ans, à condition de satisfaire à une évaluation
de leurs connaissances par un jury dans un délai de trois
ans".
L'objectif est clair : encadrer les professions
"psy", car aujourd'hui, seuls les psychiatre et les psychologues
disposent d'un diplôme universitaire. Il n'est besoin d'aucune
formation spécifique pour accrocher une plaque de "psychothérapeute"
sur sa porte. Quant aux psychanalystes ils n'ont pas de diplôme
reconnus par l'Etat.
L'amendement Accoyer ne va pas créer un diplôme
de "psychothérapeute" ou de "psychanalyste", mais mettre en
place des commissions chargées de valider les qualifications
des "psy".
Du côté des psychanalystes, c'est la division.
Certains réclament depuis longtemps que leurs professions
soient mieux encadrées, d'autres dénoncent toute mainmise
de l'Etat sur une pratique échappant par définition à toute
tutelle extérieure. La psychanalyse n'est en effet pas réductible
à une simple thérapie et la formation des analystes repose
sur des règles précises, fixées par les différentes écoles
(freudienne, lacanienne
).
Pour en savoir plus :
Interview du psychiatre-psychanalyste Jean-Louis Chassaing
Lire
Débat sur le site du Syndicat national des praticiens en psychothérapie :
http://www.snppsy.org
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