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EN SAVOIR PLUS |
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Quelle est votre formation ?
Marie Seguy Après avoir obtenu un diplôme d'architecture,
j'ai étudié 2 ans au Studio Berçot. En 2001, alors que
j'étais encore étudiante, un magasin multimarques de luxe de
Hong Kong m'a engagée comme acheteuse et consultante. Là-bas,
j'ai aussi travaillé sur le lancement d'un magazine de mode, "Shower".
Des clients du magasin pour lequel je travaillais, ayant apprécié
ce que je faisais, ont ouvert une boutique à mon nom. Ils m'ont invitée
à y apporter mon univers. Mes bijoux y sont notamment vendus.
Votre formation en architecture vous apporte-t-elle un plus dans la création
de vos bijoux ?
Oui, elle me sert beaucoup même s'il est difficile de dire concrétement
comment elle m'est utile. Je pense que mes côtés architecte et
styliste apportent une approche différente et particulière aux
bijoux que je crée.
Comment vous êtes-vous préparée au concours de l'ANDAM
(Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode) ?
Il y a un formulaire à compléter que j'ai accompagné
d'une présentation de toutes mes collections, de mon dossier de presse.
J'ai aussi créé une pièce un peu spectaculaire pour l'occasion
: un sautoir-foulard qui est un collier assemblé à partir de
deux foulards. A chaque extrémité se trouvent des boucles d'oreilles
et des bracelets. Ainsi, cette pièce est complétement détachable.
Vous pouvez la porter en ceinture, en sautoir et pouvez même mettre
les bracelets ainsi que les boucles d'oreilles.
Qu'est-ce qui a changé pour vous depuis ce concours ?
J'ai reçu 32 000 euros des Galeries Lafayette et du Club des Créateurs
de Beauté pour réaliser ma collection de bijoux. Financièrement, ce
n'est pas négligeable ! J'ai pu ainsi, tout de suite après avoir
été récompensée, partir en Inde pour trouver de
nouvelles idées, de nouvelles matières et de nouveaux fournisseurs.
Grâce à ce prix, ma notoriété s'est accrue mais
je sais bien que rien n'est acquis et que chaque année, il y a d'autres
gagnants. Il faut donc profiter de cette chance et beaucoup travailler pour
ne pas se faire oublier.
D'où vient votre passion pour les bijoux ?
Je crée des bijoux, des accessoires, depuis que je suis toute petite.
Plus j'en fais et plus j'aime ça ! C'est vrai qu'à long terme,
je souhaite lancer ma propre collection de vêtements mais cela nécessite
un investissement important donc pour l'instant, je me concentre sur la création
de bijoux et d'accessoires et j'y prends beaucoup de plaisir.
Comment travaillez-vous et où trouvez-vous l'inspiration ?
Je travaille mes collections de bijoux comme si je créais des vêtements.
J'utilise la même façon de penser, de commencer. Je travaille
sur un thème précis qui peut être lié à
une exposition ou à un film que j'aurais vus, à de la musique
qui m'aurait touchée. Les pays m'inspirent énormément,
en témoignent ma collection été 2004 d'esprit Flamenco
ou ma deuxième collection d'esprit marocain. Une fois le thème
déterminé, je fais une recherche documentaire sur celui-ci,
puis une recherche de matériaux et je crée une gamme de couleurs.
Je ne travaille pas à plat. En général, je préfère
élaborer mes bijoux sur un mannequin de couture. Je le porte aussi
beaucoup et le fais essayer à mes amies pour voir s'il est joli et
s'il met en valeur la personne. J'ai d'ailleurs remarqué que ceux que
j'aime porter sont ceux qui marchent le mieux.
Y a-t-il un style Marie Seguy ?
Oui, je pense en tout cas c'est ce que l'on m'a dit ! Il est vrai que je travaille
beaucoup les couleurs, les estampes laquées. J'utilise aussi pas mal
de passementerie et puis le collier foulard est une vraie création.
Comment doit-être pour vous le bijou idéal ?
Il n'y a pas de bijou idéal mais, pour moi, un "bon" bijou
est celui qui nous révèle, avec lequel on se sent bien et belle.
Il doit aussi être léger, il faut pouvoir oublier qu'on le porte.
Quelle matière préférez-vous travailler ?
Toutes ! Ce qui me plaît c'est de travailler plusieurs matières
sur le même bijou. Je peux mélanger de la soie, du coton, de
l'or, de l'argent... L'important est qu'il soit raffiné.
Quels sont vos projets ?
Tout simplement continuer, rendre ma société pérenne,
construire une vraie équipe et dans l'idéal pouvoir ouvrir plus
tard ma boutique et travailler en même temps comme créatrice
pour une maison.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un jeune créateur qui
voudrait se lancer ?
Le plus dur pour un jeune créateur c'est de pouvoir continuer ce qu'il
a entrepris, réussir, se faire connaître, c'est pourquoi il faut
beaucoup travailler. Il faut aussi ne pas avoir peur, être courageux
et bien s'entourer.
En savoir
plus
Le site de l'ANDAM : www.andam.fr
Les créations de Marie Seguy, dont les prix vont de 40 euros à
400 euros environ, sont essentiellement vendus à Paris (Galeries Lafayette,
Bon Marché, Franck & Fils...) mais aussi dans les boutiques Maje,
à Toulouse, à Hong Kong...