Saga
 
02/07/2007

Valentino : 45 ans de passion à l'italienne

Il est l'incarnation des fastes méditerranéens. A l'âge de 75 ans, Valentino Garavani fêtera le 7 juillet prochain à Rome, les 45 ans de sa maison. Retour sur le parcours en toute élégance de l'ambassadeur de la couture italienne.
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Né en 1932 dans la petite ville de Voghera, Valentino Garavani ne nourrit pas l'ombre d'un doute quant à son avenir : il sera couturier. A 17 ans, Valentino part à Paris pour étudier à la Chambre Syndicale de la Couture. Si ses premières créations naissent dans la chambre de bonne qu'il occupe rue de Rennes, le créateur fait ses armes chez Jean Dessès, puis, à partir de 1956, chez Guy Laroche. Trois ans, plus tard, il décide de voler de ses propres ailes et retourne en Italie. Valentino ouvre sa maison de couture à Rome : c'est le début d'une nouvelle ère.

Valentino, homme de passion

En 1960, le jeune couturier rencontre Giancarlo Giammetti, un jeune architecte qui devient son Pygmalion et son associé. Valentino aux commandes de la création, Giammetti en charge des finances, la jeune maison lance sa première collection haute couture en 1962.

 
Valentino Garavani, créateur de la maison / Voir les créations
 

Dans cette Italie hyperactive et glamour de la "Dolce Vita", Valentino se fait rapidement un nom et obtient, en 1967 déjà, le Prix Neiman Marcus, en son temps véritable Oscar de la mode. Mais la consécration vient un an plus tard, lors de la présentation de sa "Collezione Bianca". A l'époque des couleurs vives et des imprimés clinquants, cette ligne blanche est un pavé dans la mare. Et quand Jackie Kennedy y puise une petite robe en dentelle pour son mariage avec Aristote Onassis, Valentino entre dans le cercle très fermé des couturiers du gotha.

Une collection mythique, l'apparition du "V" siglé emblématique de la maison : 1968 est pour Valentino l'occasion de forger son identité. Son mot d'ordre n'a d'ailleurs pas changé depuis 45 ans : Garavani crée uniquement pour une femme glamour et séduisante. Ses leitmotiv : la dentelle précieuse, réalisée généralement chez Lesage ou Grasso, des formes impeccables et surtout une palette identifiable entre toutes. Le rouge, tour à tour vif ou franc, devient sa marque de fabrique. Résultat : Valentino a aujourd'hui produit plus de 5 000 variations autour de la robe, de la jupe ou de la blouse. Toutes ont d'ailleurs été adoptées par les plus grandes dames du siècle à commencer par Grâce de Monaco, Aga Khan ou Elizabeth Taylor.

S'entourer pour avancer

 
Valentino, acteur
 
 
En 2006, Valentino fait ses débuts au cinéma dans "Le Diable s'habille en Prada". S'il y incarne son propre rôle , c'est pour satisfaire la demande expresse de son amie Meryl Streep, actrice principale du blockbuster.
 

Mais si Valentino connaît aujourd'hui un tel succès c'est aussi car le maître et son entourage ont su avoir du flair. Leur première audace : inonder les tapis rouges des créations maison. C'est ainsi Valentino qui habille Julia Roberts quand l'actrice remporte son Oscar en 2001, contribuant par la même occasion au lancement de la vague vintage.

Plus qu'un nabab de la communication, Valentino, finement aiguillé par Giancarlo Giammetti, a su jouer la carte de la diversification. A la haute couture - qui défile à Paris depuis 1989 -, s'ajoutent progressivement deux lignes de prêt-à-porter pour femmes, deux collections hommes et une gamme d'accessoires, toutes sous l'égide du créateur. Les licences se multiplient elles aussi à partir des années 1990. Parfums, optique, accessoires pour hommes : la maison Valentino devient tentaculaire et attise les convoitises.

Rien de surprenant donc quand elle est rachetée, en 2002, par le géant du textile italien Marzotto. Le développement s'accentue alors par la création d'une licence de robe de mariée, mais aussi sous l'impulsion d'un vaste programme d'ouverture de boutiques. Barcelone, Hong-Kong, Singapour : la maison compte aujourd'hui 1 250 points de vente dans 69 pays. Un bilan plus qu'honorable qui transparaît dans son chiffre d'affaires : 239,5 millions d'euros en 2005 !

Valentino, philanthrope et épicurien

 
Un ensemble de la collection printemps-été / Voir les créations
 

A la tête d'un véritable empire, Valentino Garavani n'en reste pas moins moyennement intéressé par les affaires. Ses passions : la couture certes, mais aussi, l'apparat. Propriétaire d'un patrimoine immobilier exceptionnel, Valentino est également un fin connaisseur d'art et d'antiquités, collectionnant notamment la porcelaine de Meissen du 18e siècle ou les tableaux de Warhol et de Picasso.

Et l'amoureux des belles choses sait aussi recevoir. Le gala donné en l'honneur des 30 ans de la maison avait ainsi accueilli plus de 400 personnes parmi lesquelles Claudia Schiffer ou Marisa Berenson. Un évènement qui promet d'être détrôné cet été, par les festivités de ses 45 ans de couture. Trois jours de célébration, un défilé accueillant près de 1 200 personnes, une réception "black tie" de 700 personnes : à l'heure où des rumeurs de retraite circulent, Valentino met les petits plats dans les grands.

Si Valentino est un épicurien, il est avant tout philanthrope. Ses causes : la lutte contre le sida et la protection de l'enfance. En 1995, Valentino reverse ainsi les profits tirés d'une exposition new-yorkaise consacrée à ses 30 ans de création au centre d'accueil pour malade "Aids Care Centre". Identiquement, ses 40 ans de maison sont l'occasion de récolter des fonds pour la Child Priority Foundation. La main sur le cœur et la couture dans la peau, Valentino semble mériter l'hommage que s'apprète à lui rendre tout un pays. Reste à savoir si ces festivités marqueront au-delà d'un nouvel anniversaire, une nouvelle ère pour la maison.

 

Voir aussi les créations

En savoir plus le site Valentino : www.valentino.it


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