Dossier 22/10/2007 Giuseppe Zanotti : le chausseur entrepreneur avisé
Premier-né du pays du soulier S'agissant de souliers, on peut affirmer sans trop d'hésitations que Giuseppe Zanotti est un enfant de la balle. Né en 1958, le petit Zanotti grandit à quelques kilomètres de Rimini, dans la petite ville de San Mauro Pascoli. La spécialité du cru : la chaussure artisanale à l'italienne. Fasciné par les souliers de sa mère, le jeune garçon n'en démord pas : il sera chausseur comme il le confiait au magazine américain Flaunt : "Il y a avait à San Mauro une longue tradition de cordonnerie, des bottes d'armée aux souliers de luxe d'aujourd'hui. J'étais habitué à l'odeur du cuir, et comme j'étais un petit garçon très créatif, j'ai décidé de mettre mes talents et mes idées au service de l'art de la chaussure". Giuseppe Zanotti fait ses débuts dès 1981. Jeune jet-setter, passionné de musique, il est alors consultant pour plusieurs enseignes de chaussures dont une certaine Vicini. Ambitieux, le futur entrepreneur ne compte pas se contenter de si peu. En 1993, il lance sa première ligne de souliers, épaulé par sa femme Cinzia Casadei, elle-même issue d'une grande famille de chausseurs. En une ligne, le designer impose sa patte : les souliers bijou sont nés. Dès lors, les souliers Giuseppe Zanotti sont reconnus pour leur qualité et leur design, mais surtout pour l'attention toute particulière portée au détail. Les cristaux et la fourrure qui les parent font légende. Un homme de l'ombre ou presque
Fort de ces premiers succès, le designer voit grand. En 1996, il rachète les usines de Vicini. Elles seront les fondations de son empire. Giuseppe Zanotti y crée un véritable laboratoire de style, seule infrastructure digne à ses yeux de créer les souliers de ses rêves. Il y collabore, à son apogée, avec quelque 40 modélistes, stylistes et plus de 300 artisans spécialistes des applications bijoux. Un attirail à la pointe du savoir-faire cordonnier et une armée d'experts Giuseppe Zanotti séduit les plus grandes maisons. Roberto Cavalli, Gianfranco Ferrè, Blumarine, Escada, et plus récemment Dsquared2 et Vera Wang lui confient la création de leurs lignes de souliers. Et là encore, la réussite est au rendez-vous : le chiffre d'affaires de la maison atteint les 6 millions d'euros en 1997, une progression de près de 100 % par rapport à l'année de lancement de la griffe. Et en 2007, Giuseppe Zanotti Design continue de parier sur une croissance à deux chiffres - 20 % en 2006 - et vise les 74 millions de chiffre d'affaires pour l'exercice 2007. Autant dire que chez les Zanotti, on ne fait jamais les choses à moitié ! Un grand ponte de la communication Mais si le savoir-faire de la maison est reconnu de ses paires, la croissance exponentielle de Giuseppe Zanotti Design s'explique surtout par la faculté de l'homme à penser sa marque dans sa globalité. Ses deux fers de lance : la distribution et la communication.
Côté distribution, la marque se donne les moyens de ses ambitions sur le tard. Rapidement distribuée dans les plus grands points de vente multimarques du monde, de Harvey Nichols à Neiman Marcus en passant par Harrods, la maison ne multiplie les ouvertures de boutiques en propre qu'à partir de 2007. Mais là encore, on ne rechigne pas à la tâche. En un an seulement, quatre écrins ont ouvert leurs portes dans les quartiers les plus prestigieux, de l'avenue Montaigne de Paris à la Madison Avenue de New York ou encore la Sloane Street de Londres. Que ceux qui ne voyaient en Giuseppe Zanotti Design qu'une maison de chaussures haut de gamme se le tiennent pour dit : la griffe fait dans le luxe ! Côté communication, Giuseppe Zanotti s'est montré à la hauteur de sa réputation bien plus tôt. Le designer commence par séduire les stars du R&B. Beyoncé, Mary J. Blige, Nelly Furtado, Alicia Keys ou même Usher ne jurent rapidement que par le maître italien. Et quand la chanteuse Ashanti va jusqu'à lui rendre hommage dans l'une de ses chansons, c'est une petite consécration pour l'ancien DJ. Mais là encore, Zanotti ne compte pas s'arrêter là. Son nouvel Eldorado : le cinéma. Comme d'autres, Zanotti se fait chausseur officiel des tapis rouges quand Mischa Barton, Ludivine Sagnier ou encore Emma de Caunes portent ses créations lors du dernier Festival de Cannes. Omniprésents lors des avant-premières et des festivals, les souliers Zanotti le sont aussi à l'écran. Superproductions américaines, films d'auteurs italiens : les créations de la maison sont tout simplement partout. S'exhiber pour mieux régner : le mot d'ordre est clairement affiché. Gageons qu'à presque 50 ans, Giuseppe Zanotti n'a pas fini de faire parler de lui.
En savoir plus le site Giuseppe Zanotti Design: www.giuseppe-zanotti-design.com
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