Dossier 22/10/2007 Michel Perry : le seigneur des escarpins
L'artiste autodidacte
En 1952, Michel Perry naît avec une prédisposition presque génétique pour la chaussure. Ses parents, revendeurs des chaussures Bata, le voient déjà reprendre la petite entreprise familiale. Pourtant, celui que l'on surnommera plus tard le "seigneur des escarpins" ne voit pas l'avenir du même il : Michel Perry nourrit l'ambition de devenir artiste peintre. A 23 ans, il intègre l'école des Beaux-Arts de Mons en Belgique pour en ressortir quelques mois plus tard. En 1968, le jeune homme fait sa contre-révolution et cède à la pression familiale. Il intègre les usines Bata où il apprend le métier de chausseur, "sur le tas", en six mois. Malgré cet apprentissage dans la douleur, Michel Perry n'oublie jamais ses premières amours : l'art, la peinture et l'histoire font toujours partie intégrante de ses créations. Le designer va jusqu'à intégrer les Beaux Arts de Paris en 2000 alors même qu'il n'a plus rien à prouver. Il s'octroie, la même année, une petite folie, en rachetant le château de Voulnay en Bourgogne, qu'il destine à devenir, comme il le confie au Figaro, "un lieu de rencontre, d'exposition de ma peinture et de mes collections de souliers, qui sont indissociables d'un certain genre de décor ". Le dandy rock'n'roll
Mais plus qu'un châtelain aux accents bucoliques, Michel Perry est une vraie rock star, un écorché vif. Fin des années 1960 : le jeune designer ne fait pas de vieux os à Bataville. Il crée, dès cette époque et jusqu'à la fin des années 1980, les collections de plusieurs marques italiennes avant de donner naissance à sa propre maison en 1987. C'est une époque faste pour l'enseigne Michel Perry. Ouverture des boutiques de la rue de Turbigo puis de la place des Petits-Pères, premiers souliers mythiques : la petite marque se forge une véritable identité tour à tour rock et romantique. Le trentenaire se fait alors un nom sur la très petite place des chausseurs parisiens mais brûle la vie par les deux bouts. La maturité
En 1998, Michel Perry lève le pied : l'heure est à la remise en question, mais aussi à la maturité. Inscrit aux Beaux Arts, le designer reprend en 2003 les rênes de la création des chaussures pour homme Weston. La marque, qui souffre alors d'une image vieillissante, reprend du poil de la bête : son chiffre d'affaires monte en flèche, de 20 %. De créateur tourmenté, Michel Perry devient entrepreneur éclairé. A l'âge de 55 ans, le seigneur des escarpins peut dresser un bilan éloquent de ses vingt premières années de maison : au-delà de la boutique boudoir de la rue Saint Honoré, Perry vend entre 12 000 et 15 000 paires de souliers par an. Rendez-vous dans 20 ans !
En savoir plus le site Michel Perry : www.michelperry.com
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