Dossier 22/10/2007 Patrick Gox : le gourou du soulier
L'enfant hyperactif du soulier
Né en 1963, Patrick Cox est un véritable touche-à-tout. Dès ses débuts, ce Canadien francophone se passionne pour la culture anglaise et les fastes de la royauté française, le courant punk et tea parties guindées de Sa Majesté. Curieux voire versatile, le jeune homme n'en perd pas pour autant son objectif de vue : créer des souliers. A 20 ans, il part donc s'installer à Londres où il suit les cours du Cordwainers Technical College. Après avoir fait ses armes chez Vivienne Westwood, il crée, dès septembre 1985, sa première collection de souliers. Patrick Cox a alors seulement 23 ans. Le parcours est classique, certes, mais c'est le succès fulgurant de Patrick Cox qui étonne. Avec cette première ligne, le jeune designer se fait immédiatement une réputation de "gourou de la chaussure". Dès lors, les projets s'enchaînent et remportent les mêmes suffrages. En 1991, Cox ouvre sa première boutique en nom propre à Londres ; deux ans plus tard, il lance "Wannabe" sa ligne secondaire aux prix plus doux. De ce nouveau succès naît la première boutique française, installée rue Tiquetonne à Paris. A seulement 30 ans, Patrick Cox a déjà tout d'un grand. L'entrepreneur excentrique mais raisonnable
Plébiscité en Angleterre, acclamé en France, Patrick Cox se tourne alors vers le Japon. En 1996, le designer ouvre sa première boutique tokyoïte. Mais il n'est plus question de se contenter d'un simple réseau de distribution. Patrick Cox se lance dans les licences. Bijoux, montres, prêt-à-porter, cravates : tout ce qu'il touche se transforme en or. Fort de ce succès, le créateur lance, à l'occasion du nouveau millénaire, un parfum unisexe sobrement "High" et exclusivement diffusé en Angleterre ; deux ans plus tard, la ligne de maroquinerie, uniquement vendue dans les boutiques Patrick Cox, voit le jour. L'homme sait se faire connaître mais il n'est pas question de se laisser prendre au jeu du "trop accessible" : designer de luxe, Patrick Cox trie ses opérations sur le volet, investit dans l'exclusif mais surtout dans le spectaculaire. L'extravagance, c'est là tout le génie de Patrick Cox. L'homme a du caractère et ne conçoit pas de créer des souliers qui n'en auraient pas. En attestent ses créations devenues de véritables mythes de mode. L'histoire retiendra sa ligne "Fireworks" - feux d'artifice - et son soulier pour homme en crocodile serti de 9 carats d'or fin, tout deux hommages à l'an 2000. La critique a également acclamé sa "Light Boot" de 2001 entièrement réalisée en fibre optique et gansée de mini diodes multicolores pour faire briller une reine néo-disco de mille feux. La douce folie créative de Patrick Cox et son flaire d'entrepreneur conduisent le designer aux commandes de Charles Jourdan. En 2003, la maison vieillissante a besoin d'un coup de fouet et d'un directeur artistique charismatique. Cox s'acquitte de sa nouvelle mission pendant deux ans avant privilégier sa propre griffe. Créer à tout va, oui, mais sans se disperser Le philanthrope acclamé
En plus de 20 ans de métier, cette stratégie à porter ses fruits. Patrick Cox pense aujourd'hui, pour ses deux lignes, plus de 330 modèles par saison et vend quelque 200 000 paires de souliers par an. Résultat : le designer ne compte plus ses fans et ses récompenses. Nommé "créateur d'accessoires de l'année" par le British Fashion Council deux années de suite - 1994 et 1995 -, il compte parmi ses fidèles Elton John, Kylie Minogue, Gwen Stefani, Sienna Miller ou encore Victoria et David Beckham. Mais loin de se reposer sur ses lauriers, Patrick Cox met son art au profit de la bonne cause. Membre actif de nombreuses ONG anglo-saxonnes - Crusaid, Fashion Targets Breast Cancer, Save the Children -, le designer est nommé en 2006, président du comité créatif d'Amnestie International. Une raison supplémentaire de tirer son chapeau à ce grand Monsieur de la chaussure
En savoir plus le site Michel Perry : www.patrickcox.com
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