Interview 23/11/2007 Cyrille Vigneron : "Nos sacs à main sont des classiques que nous faisons sans cesse évoluer"
Depuis quand Cartier commercialise-t-il des sacs à mains ? La maison fait de la maroquinerie depuis 1973. Dans les années 1980, elle a rencontré un très grand succès avec sa ligne de sacs "Bordeaux". Si à l'époque tout le monde avait les sacs à main Cartier en tête, la nouvelle génération les a un peu perdu de vue, au profit de la joaillerie et de l'horlogerie. Depuis quelques années, nous souhaitons donc renouveler notre offre et la mettre davantage en avant. Quelle est selon vous la spécificité des sacs Cartier par rapport à ceux des autres maisons de luxe ?
Nous sommes dans une recherche constante de qualité et de différenciation esthétique. Nous faisons donc des accessoires extrêmement durables, contrairement à des maisons comme Chloé ou Balenciaga qui suivent les modes saisonnières. Notre volonté : susciter des achats au coup de cur, mais un coup de cur qui dure ! Un peu comme le Kelly d'Hermès, nous possédons des gammes classiques que nous faisons sans cesse évoluer. Ainsi, la ligne Marcello, que nous venons de lancer est une création originale mais de forme "néoclassique". En revanche, il y a une possibilité de variations infinie : taille, type de peau, poignées... Du coup, sur cette même ligne, on peut passer d'un modèle très classique à quelque chose de beaucoup plus extravagant. Contrairement à la joaillerie ou à l'horlogerie, de nouvelles inspirations sont nécessaires pour suivre la mode mais aussi l'évolution du style de vie. Du coup, nous renouvelons régulièrement nos modèles, sans pour autant dépasser le rythme d'un nouveau thème par an en moyenne. Que représente la maroquinerie par rapport à la joaillerie et l'horlogerie dans votre chiffre d'affaires ? L'horlogerie arrive en tête, suivie de la joaillerie. Les deux ensemble sont largement majoritaires, par rapport à la maroquinerie. Mais notre chiffre d'affaires global est très élevé. Du coup, les revenus issus de la maroquinerie sont tout à fait satisfaisants et n'ont rien à envier à nos concurrents. Aujourd'hui, nombre de femmes accèdent au luxe par le biais des accessoires. La maroquinerie est-elle un moyen d'attirer un public plus large chez Cartier ?
Je ne dirais pas cela ainsi. Nos sacs restent assez onéreux et, en général, une femme qui peut s'acheter un sac à main d'une maison de couture prestigieuse achète aussi de la joaillerie et de l'horlogerie de luxe. Nos clientes qui s'offrent une montre chez nous tous les quatre ou cinq ans aiment le style Cartier et peuvent également s'offrir un de nos sacs tous les ans. Je ne vois pas notre collection de maroquinerie comme une gamme moins chère mais davantage comme une ligne complémentaire qui élargit le champ des considérations de notre clientèle. Par ailleurs, notre communication cherche également à attirer de nouvelles clientes qui ne pensent pas forcément à Cartier quand elles souhaitent acheter un nouveau sac. Quels sont vos projets à plus ou moins long terme pour votre collection de maroquinerie ? Nous continuons sur la même ligne en développant
la maroquinerie aussi loin que possible grâce à de nouvelles formes,
de nouvelles matières ou de nouvelles couleurs. En savoir plus Le site de Cartier : www.cartier.fr Et toujours Notre article sur les 160 ans de Cartier
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