Tendance
28/05/2007
Tendance futuriste : retour vers le futur
Teintes métallisées, coupes rétro mais avant-gardistes : les grandes maisons ont puisé dans les archives de la mode et du cinéma pour donner naissance à une ligne résolument futuriste. Résultat : cet été, la femme se vet d'attributs guerriers d'un autre temps pour s'affirmer en toute féminité. Entre Métropolis et Barbarella
En 1927, le metteur en scène Fritz Lang inventait un robot futuriste, né d'une histoire d'amour déchue, qui semait la terreur sur la ville de "Métropolis". 80 ans plus tard, la maison russe Chapurin présente, pour sa collection estivale, une femme androïde, version personnalisée de la "Maria" de Lang, parée d'une combinaison dorée intégrée d'un buste féminin plus vrai que nature ! Une référence au cinéma d'anticipation que l'on est surprise de croiser au détour d'un podium ? Pas tout à fait car la mode tente régulièrement d'anticiper ce dont demain sera fait. Dans les années 1970 déjà, Thierry Mugler pensait une femme engoncée dans un bikini de métal, véritable Barbarella des années disco. Mais pour l'été 2007, les créateurs poussent le show d'anticipation un poil plus loin. En la matière, c'est comme à l'accoutumée Nicolas Ghesquière qui a donné le ton chez Balenciaga. Les leggings d'androïde et les jeans en lurex côtoîent, le temps d'un défilé, des cottes de maille précieuses en soie. Ligne de cyborg garantie ! Même combat chez Dolce & Gabbana qui proposait à un public ébahi une nymphette du futur gainée dans une robe-armure en métal. Et comme la mode est un cercle vertueux, le clin d'oeil futuriste à Thierry Mugler se retrouve aussi dans les pièces de bain, à l'image du maillot à épaulettes et capuche en simili latex, pensé cet été par Serge Casfinger et son équipe pour Paule Ka. Qu'on se le dise, la fashionista pointue de l'été 2007 sera femme et androïde, va-t-en guerre et sexy ! Ses armes : les teintes métallisées repérées notamment sur le trench avant-gardiste de Céline, les cols rehaussés de pierreries guerrières vus chez Burberry Prorsum ou Malo, les accessoires tout en chaînes de Dior Entre Star Wars et 2046
S'ils réinterprètent les classiques de l'anticipation, les créateurs ont aussi uvré à innover, à penser ces coupes qui demain deviendront les pièces phares de nos garde-robes. En la matière, on n'est pas loin de la science-fiction. L'heure est à la réinvention structurée, comme en attestent les capes surdimensionnées de Costume National, les cardigans-capuche - ou capuches-cardigan ? - de Chanel, les lignes d'épaules ultra-masculines de Balenciaga, Calvin Klein ou Max Mara. Résultat : on ose se rêver, l'aube d'un instant, dans un remake de Stars Wars. Une mode difficile à adopter ? Certes, mais en attendant de savoir de quoi demain sera fait, on l'admire sans se lasser. Mais si l'heure est à la projection, elle passe aussi par la féminité. Empiècements, découpes géométriques, asymétries originales, Ricardo Tisci a ainsi tout bonnement réinventé la robe de cocktail, pour Givenchy. Chez Versace, la propension au tayloring visionnaire est la même. Donatella, la maîtresse de maison, repense la robe de soirée, la parant d'ailettes en trompe-l'il : les déesses venues d'ailleurs sont au rendez-vous. Mais ici, personne n'égale Hussein Chalayan. En s'inspirant des pièces emblématiques de toutes les époques, le créateur a donné vie à une série de robes articulées et mécanisées, des pièces vivantes véritables troisième élément romantique de la mode. Loin des élans guerriers de certains créateurs, la mode se fait ode pour rendre un vibrant hommage à la femme. Entre la poésie d'un 2046 et les effets spéciaux spectaculaires - réalisés chez Chalayan par les équipes des films Harry Potter -, la femme finira bien par trouver son bonheur dans cette mode avant-gardiste... que cela soit aujourd'hui ou demain !
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