Conseil
24/02/2007
Enceinte et végétarienne, c'est possible !
Peut-on rester végétarienne pendant la grossesse ? Oui, mais il faut bien faire la distinction entre le végétarisme et le végétalisme, qui exclue, en plus de la viande et du poisson, tous les dérivés animaux, tels que les oeufs et les produits laitiers. Dans le premier cas, je ne suis pas véritablement inquiet puisque les végétariennes ont majoritairement le souci de leur santé et l'habitude d'équilibrer leur alimentation grâce à l'utilisation du soja, des graines germées à saupoudrer sur leurs plats ou encore des produits lacto-fermentés. De plus, leur démarche s'accompagne le plus souvent d'autres comportements qui leur garantissent une forme optimale : pas de tabac et d'alcool, beaucoup de sport, une vie au grand air. Dans le deuxième cas, c'est très compliqué à gérer, voire impossible. Il faudrait que la future maman consulte un spécialiste capable de lui concocter un régime sur-mesure et de lui prescrire des compléments alimentaires. Mais encore faut-il qu'elle trouve un médecin assez ouvert pour l'envisager car les carences causées par le végétalisme peuvent comporter des risques pour la mère et l'enfant. Les végétariennes n'ont donc aucun souci à se faire ? Elles doivent, comme toutes les femmes enceintes, équilibrer leur alimentation au maximum et adopter un mode de vie sain. Boire beaucoup d'eau minérale, manger en quantité suffisante et sans grignoter entre les repas, privilégier les produits non raffinés (ils contiennent plus de nutriments), limiter les "mauvaises graisses", utiliser la cuisson vapeur, bien laver leurs aliments (et leur frigo !), faire de l'exercice. La consommation quotidienne de céréales complètes, d'oléagineux, de légumes, de fruits et de produits laitiers suffit largement à couvrir leurs besoins en protéines. Seules les populations exposées à la dénutrition connaissent ce type de carence. Quant au possible manque de fer (qu'on trouve majoritairement dans la viande rouge), il survient fréquemment au cours de la grossesse -même chez les femmes qui mangent de la viande- et nécessite donc une surveillance attentive. C'est pourquoi je recommande un bilan sanguin avant de tomber enceinte pour déceler une éventuelle anémie et y remédier par l'alimentation ou la supplémentation. Idem pour la vitamine B12 qui pourrait faire défaut chez certaines et qui nécessite donc une surveillance. Quelles sont les conséquences pour le bébé ? Premièrement, il ne court pas de risque si sa mère est une "végétarienne intelligente". C'est-à-dire qui ne remplace pas chaque aliment qu'elle enlève de son assiette par une gélule mais qui connaît véritablement les qualités nutritionnelles de ses provisions et sait les cuisiner. Surtout que l'organisme de la femme enceinte s'adapte aux besoins du bébé. De récentes études prouvent même que les nourrissons dont les mamans consommaient trop de protéines pendant leur grossesse naissaient avec un poids plus faible que la moyenne et présentaient un risque d'obésité accru pour l'avenir. D'autre part, le bébé développera son appétence pour tous les aliments que sa maman aura consommés durant neuf mois. Le végétarisme n'empêche pas de multiplier les saveurs et d'ouvrir la curiosité des papilles pour plus tard et, qui sait, faire de bébé un amateur de grillades...
Lire aussi Le focus : Vitaminez votre grossesse ! et le conseil : Bien s'alimenter pendant la grossesse Katrin Acou-Bouaziz, Journal des Femmes
|
