Dimanche, une centaine de princesses en robes cocktails et escarpins réglementaires ont rivalisé d'élégance et de sex-appeal à l'Earl's Court de Londres. A l'occasion de son 60e anniversaire, le concours Miss Monde était organisé à La City là où il avait été créé en 1951 sous le nom de "trophée bikini".
© DANIEL DEME/EPA/MAXPPP Election de Miss Monde, 6 novembre 2011.
Le Venezuela, «Terre de Grâce», dit la brochure. C'est une nouvelle fois un canon de Caracas qui a remporté la guerre des Miss... Ivian Lunasol Sarcos Colmenares, Latine ultra-souriante à la silhouette élancée, a été sacrée reine devant un milliard de téléspectateurs. Fait notoire, la jeune battante à la chevelure de jais, à la plastique parfaite et aux répliques explosives, est la sixième Vénézuélienne à remporter le titre. Un record absolu.
La cérémonie, qui a duré environ deux heures, a été rythmée par une présentation individuelle des candidates, mais aussi la projection de vidéos les montrant en train de pousser la chansonnette, de danser, de faire des acrobaties ou encore de jouer d'un instrument. "Je pense que la prochaine Miss Monde devrait être une femme de raison qui assume ses responsabilités. Elle devra se consacrer à l'organisation ducomité et aider les personnes dans le besoin. Une jolie fille avec un cœur", a déclaré l'heureuse élue, peu avant d'être couronnée.
A l'annonce de son nom, la jeune créature vêtue d'une robe bustier froufroutante a caché son visage dans ses mains, puis s'est illuminée lorsque l'Américaine Alexandria Mills, lui a remis son diadème scintillant.
Issue d'une famille de 13 enfants, "passionnée de volley-ball et de trekking", Ivian, 1m79, 22 ans, diplômée en ressources humaines, travaille dans une société audiovisuelle, parle "uniquement espagnol", mais "rêve d'intégrer une ONG afin de venir en aide aux enfants en détresse".
Dans un message lu peu avant l'annonce de la gagnante, l'ancien président sud-africain, Nelson Mandela, prix Nobel de la Paix, a souhaité que cette compétition "continue à donner du pouvoir aux femmes pour qu'elles soient au service de leur communauté". Pendant ce temps, à l'extérieur du parc des expositions, une cinquantaine de féministes manifestaient contre cette performance jugée sexiste.
Derrière le sacre de cette brune au physique explosif, une machine de guerre : une école à "canons de beauté". Osmel Sousa, 65 ans, a façonné un bataillon de Miss Monde et autres Miss Univers. D'après lui, c'est l'entraînement intensif et rigoureux qu'il impose aux roses vénézuéliennes qui leur donne l'avantage sur les autres belles plantes de la planète. Osmel Sousa dirige d'une main de fer l'école de formation de Miss Venezuela, où les recrues, pesées chaque jour, font de la gym, de la musculation, apprennent à défiler, parler en public, se maquiller et se relever gracieusement en cas de chute !
Quid de la chirurgie esthétique ? "Quand je vois un défaut, je veux le corriger", admet le maître. Cette obsession de la perfection pourrait paraître incongrue dans le pays du bolivarien Hugo Chàvez qui fustige le consumérisme et les valeurs capitalistes. Mais le glamour bling-bling est un sport national au Venezuela, et les élections battent régulièrement des records d'audience. Le chef de l'Etat lui-même, n'a jamais manqué de féliciter les lauréates. Olé !