"Happy birthday Mister President...", c'est ce que pourra murmurer Eva Mendes, mais aussi Kevin Costner ou Hillary Swank, à l'oreille du leader tchétchène Ramzan Kadyrov, dont les puissantes milices ont été accusées de meurtres par les défenseurs des droits de l'homme.
© Maxppp Eva Mendes, à New York, en juin 2011.
Il y a des stars peu regardantes sur la moralité de ceux pour qui elles cachetonnent. Si Beyoncé, Mariah Carey, 50 Cent, Bon Jovi et Lionel Richie ont poussé la chansonnette pour la famille Kadhafi, les plus grandes vedettes du cinéma américain n'ont pas hésité à venir souffler les bougies du bling-bling et très controversé Ramzan Kadyrov, qui fête ce mercredi ses 35 ans.
Officiellement, l'évènement annoncé est l'inauguration de "Grozny-City", un complexe de 4,5 hectares (trois gratte-ciel, un palace et un centre commercial dont le toit est aménagé en plate-forme pour hélicoptères). Officieusement, le 5 octobre a été décrété jour de fête pour coïncider avec l'anniversaire du Président, au nom de "l'immense contribution personnelle" qu'il a apportée à la reconstruction de la ville ravagée par deux guerres.
Footballeur, attaquant de la sélection russe et grand amateur de luxe, Kadyrov a vu les choses en grand pour sa surprise-partie. Concerts géants, défilés, son et lumière... le programme des réjouissances est à la mesure du culte de la personnalité qu'il a instauré depuis son élection en 2007, et auquel la population est sommée de se plier pour espérer échapper aux menaces et intimidations, dans un pays miné par les enlèvements, les assassinats et la corruption.
Pour l'occasion, des célébrités hollywoodiennes ont été conviées moyennant un très gros chèque (on parle de six zéros). Parmi elles, les acteurs US Eva Mendes, Kevin Costner et Hillary Swank auraient répondu "présent". Shakira, dont le nom a aussi été mentionné, a démenti sa participation à la sauterie.
Vexé de ne pas pouvoir se trémousser avec la bomba latina, le chef de l'Etat s'en est pris cette semaine aux organisations de défense des droits de l'homme : "vous avez écrit une lettre à Shakira pour qu'elle ne vienne pas chez nous en affirmant qu'ici on tuait des gens et qu'on violait les lois", s'est emporté le controversé Kadyrov, sur une chaîne de télévision nationale. Bref, son goût pour les paillettes est encore un moindre défaut... Et pour l'instant, le Kremlin passe ses caprices au politicien musulman car il s'appuie sur lui pour contenir une rébellion islamiste présente dans tout le Caucase du Nord.
Cependant, vous en conviendrez : showbiz et politique ne font pas toujours "bons ménages" !