Coupe à la garçonne, robes plus courtes, taille basse et
chapeaux cloches : à travers quelque 170 modèles et 200 accessoires,
l'exposition "Les Années folles (1919-1929)", dresse un
tableau complet de la mode en cette période d'effervescence. A découvrir
au musée Galliera, à Paris, jusqu'au 30 mars 2008.
La
femme s'émancipe
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| Robe
à danser vers 1925. © Galliera / Roger-Viollet | |
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la mode des Années
folles reflète l'appétit d'une décennie éprise de
mouvement, de vitesse et de frénésie. L'esprit du temps est à
l'émancipation des femmes et de leur corps. Elles connaîssent l'ivresse
de conduire une automobile, la liberté de se couper les cheveux, de se
maquiller, de fumer en public et de s'afficher en garçonne. Robes plus
courtes, chapeaux cloche, formes taille basse et tubulaires... la mode s'adapte
à ce nouveau mode de vie pour devenir "facile à vivre".
La mode se libère
Le jour, la sobriété
est de mise. La simplicité de la coupe est associée à des
matières confortables tout juste rehaussées de discrets rubans,
galons et lacets. Les garde-robes intègrent des tenues "sportswear"
telles que des manteaux de voyage, des paletots ou des marinières, ou des
modèles de jour habillés pour les cocktails de fin de journée.
Lamés, dentelles métalliques, franges, satin et mousseline bordés
de perles, pierreries, plumes et strass... le soir, les effets décoratifs
prennent le dessus, tout en contrastant avec des robes souvent sans décolleté
aux lignes d'une grande simplicité.
Une scénographie
bien pensée
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| Dessin
de la Maison Lanvin, manteau "Select" et robe "L'Oiseau Bleu", vers 1925 ©
Patrimoine Lanvin / Sylvain Bardin | |
Dancing, carling d'avion, paysage en trompe-l'oeil : les différents
tableaux de l'exposition sont une invitation à partager 24 heures de la
vie d'une Parisienne élégante. "Faire vivre le vêtement
sans le porter, qui plus est lui faire exprimer la folie malgré son immobilité,
n'est pas chose facile, expliquent Marc Jeanclos et Antoine Fontaine, les scénographes
de l'exposition. Il nous a donc paru plus sûr de faire tourner, chercher
le visiteur ; lui donner l'envie à travers la profusion d'une collection
et un parcours optiquement complexe et labyrinthique, de trouver cette ivresse
propre à la richesse de cette période." La première
salle fait donc le point sur le tout début des Années folles, quand
des avant-gardistes comme Mariano Fortuny et Paul Poiret ont libéré
la femme du corset. Plus loin, la "salle carrée" évoque
un dancing, rappelant combien la vie nocturne était intense après-guerre.
Décolletées, sans manche, de forme tubulaire pour plus d'aisance
: les robes à danser de Jean Patou, Lucien Lelong et Agnès font
sensation. Les innombrables soirées mondaines, au théâtre,
au casino ou au restaurant autorisent un déploiement d'élégance
dont la "petite galerie" donne un aperçu. Pièce incontournable
de cette garde-robe, la dalmatique - manteau sans manche assorti à la robe
que l'on garde pendant le dîner - fait son apparition en 1926. La "grande
galerie", elle, rassemble les grands thèmes de ces Années folles.
On découvre ainsi des tenues sportswear imaginées pour ces nouvelles
femmes jeunes, minces et dynamiques et des tenues de jour habillées, en
passant par les silhouettes à la garçonne. Enfin, la "grande
salle" fait le lien entre la mode et l'art foisonnant des années 1920
pour conclure sur l'incroyable esprit moderne de cette période.
En
savoir plus Le site du musée Galliera : www.galliera.paris.fr
Adresse
10, avenue Pierre Grenier, Paris 16è.
Horaires
ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h.
Tarifs
plein tarif : 7 €, tarif réduit : 5,50 €,
tarif jeune : 3,50 €, gratuit pour les moins de 13 ans.
Et
toujours Les lecteurs de l'Internaute dévoilent la
femme des Années folles.