Mutilation

HaineMaladive Messages postés 4 Date d'inscription mercredi 28 août 2019 Statut Membre Dernière intervention 29 août 2019 - 28 août 2019 à 23:45
HaineMaladive Messages postés 4 Date d'inscription mercredi 28 août 2019 Statut Membre Dernière intervention 29 août 2019 - 29 août 2019 à 22:32

Bonjour, 

 

Cela peut bien paraître absurde, mais ce que je vais dire est vrai.

Je suis une jeune fille de 15 ans à peine, et voilà que je pense encore à mourir depuis environ deux ou trois ans. Je me rappelle qu'au début, je me sentais mal sans raison apparente, je déprimais alors que tout allait bien. Les gens souriaient, ils étaient gentils... Et j'avais mal au cœur. De temps en temps d'abord, puis, de plus en plus fréquemment. 

J'ai tenté d'ignorer ce sentiment, mais je culpabilisais sans cesse. Je me disais que je n'avais pas le droit d'être mal, alors que d'autres vivaient dans des conditions précaires, et pas moi. De jour en jour c'était plus fort et j'ai fini par commettre une erreur. Je me suis scarifiée, mutilée. À la base, je pensais que ce n'était rien, j'avais franchi le pas, histoire de voir si comme pour certains autres, ça m'apaisait. Je n'ai pas spécialement été réceptive mais... J'ai quand même recommencé. À chaque fois que j'avais un coup de mou, à chaque que quelque chose de futile me décevait, je prenais la lame et je tranchais. Je n'avais quasiment même plus mal, je ne ressentais plus rien. Je croyais devenir plus forte et insensible, que comme ça je ne pleurerai plus dans le bus, ou dans la douche alors que le sang coulait...

Et j'aimais ça. Le rouge, les gouttes qui dégoulinaient, mon corps tâcheté de ces traces. Puis je me lavai et tout semblait partir. En même temps que ma satisfaction. J'en voulais plus, encore plus, mais j'ai dû faire une trêve parce qu'on m'avait surprise. 
J'ai repris plus fort.
Hésitante au début, une "amie" m'a passé une de ses lames de cutter, récemment encore. J'ai recommencé, en douceur, puis de nouveau de plus en plus souvent. 
C'était toujours dans la douche, regardant le sang fuir, le laisser glisser sur les parois de l'habitacle... Faire des signes, me l'étaler sur le visage, le lécher... J'aimais ça, comme si je vivais pour faire du mal. Me faire du mal.

Puis, ça a empiré. Le matin, quand j'arrivais tôt devant le lycée. Parfois dans les toilettes parce que je me sentais encore mal. Une fois en plein cours, la lame dans la main, la main dans la manche. J'ai souri, parce que personne ne se doutait de rien, mais aussi parce que je sentais cette minime point de douleur... Et le sang qui s'échappait de mon bras. 

Les entailles devenaient de plus en plus grandes et profondes, je ne m'arrêtais plus... Jusqu'à ce qu'on m'arrête. 

C'est un peu comme la drogue, je me sens en desynthoxication et je souffre de ce manque chaque seconde qui passe. Je veux sentir la fraîcheur de "l'arme" sur ma peau, la finesse... 

Je sais qu'il est impossible pour moi de recommencer mais... J'ai l'impression de ne respirer qu'en l'attente de pouvoir justement recommencer. J'y pense, parfois, souvent, tous les jours. 
Je suis jeune, c'est sûr, mais je trouve avoir assez vécu, et si je le pouvais encore, je continuerai de torturer ma peau jusqu'à pervertir mon âme, ou bien mourir.

Peut-être que je suis folle c'est certain, mais en attendant, j'ai vraiment besoin d'aide, que l'on me dise les mots qu'il faut, ceux qui me feront comprendre qu'il y a d'autres possibilités pour moi que la mort. 
Je ne veux pas d'un psy, mais d'un ami qui sache me comprendre avant de me juger. Je suis si désespérée que je me retrouve ici. 

J'aurai peut-être déjà dû quitter ce monde depuis longtemps. 

Je pense que la raison de ma douleur, est que je me déteste plus que qui que ce soit. Je suis ma pire ennemie, ma pire colère, ma pire peur. Toutes les choses capables de me faire trépasser. 

2 réponses

Utilisateur anonyme
29 août 2019 à 13:35

Bonjour

 

Il faut poster sur le Forum Santé stp

Clique sur le mot bleu

 

;)


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On a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ! (Raymond Devos)

 

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Andy31200 Messages postés 147147 Date d'inscription mardi 1 octobre 2013 Statut Modérateur Dernière intervention 5 novembre 2023   50
29 août 2019 à 13:47

Bonjour et bienvenue sur ce forum,

Tu n'es pas encore venue sur le forum santé, je vais donc te répondre ici :

Ces automutilations ont un sens:
-soit tu te mutiles parce que une douleur physique remplace une douleur psychique ( ça soulage )
-soit parce que tu ne trouves pas les mots pour exprimer ta souffrance.
-et peut être ces deux raisons à la fois .

Tu dis :

" Je ne veux pas d'un psy, mais d'un ami qui sache me comprendre avant de me juger "

Un ami n'est pas neutre et peut te juger, il n'est pas lié au secret et peut parler de tes soucis à d'autres alors qu'un professionnel est neutre, bienveillant et lié au secret professionnel .

" au début, je me sentais mal sans raison apparente, je déprimais alors que tout allait bien. "

Les raisons d'une dépression sont bien souvent inconscientes.

Demande à tes parents de consulter un pédo [/faq/26-consulter-un-psy-qui-consulter psychiatre] ( médecin psychiatre pour enfants et ados jusqu'à 16 ans ). Ils devront t'accompagner à la première consult pour des raisons administratives mais n'assisterons pas à l'entretient .

Tu peux prendre prendre RDV chez un pédo psychiatre en libéral ( remboursé mais risque de dépassement d'honoraire parfois, se renseigner avant )
Tu peux aussi prendre RDV dans un CMPP* infanto juvénile ( Centre Médico Psycho Pédagogique ) proche de ton domicile, service public, gratuité des soins, aucune avance d'argent. Il y a là des équipes pluri disciplinaires, pédopsychiatres, psychologues, infirmiers(es) psychiatriques, assistante sociales, diététiciens(nes),ergothérapeutes, psychomotriciens et éducateurs spécialisés. .
NB: Les psychologues en libéral ne sont pas remboursés

https://www.onisep.fr/Formation-et-handicap/Mieux-vivre-sa-scolarite/Accompagnement-de-la-scolarite/Le-CMPP-centre-medico-psycho-pedagogique

Si cela te semble difficile ,

Je te propose plusieurs choses :

-Aller parler de tout ceci dans une "maison des adolescents "( reçoivent les jeunes de 11 à 25 ans ) en souhaitant qu'il y en ait une près de chez toi, tu y rencontreras des professionnels compétents dans ce type de problèmes, neutres, bienveillants et ils pourront t' aider.

C'est <souligne>anonyme et gratuit</souligne>, clique sur ton département «  :

 

https://www.filsantejeunes.com/carte_mda

 

-Et plus d'infos sur d'autres structures ici :

https://sante-medecine.journaldesfemmes.fr/faq/64279-plan-d-action-en-faveur-du-bien-etre-et-de-la-sante-des-jeunes

-Et :

https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/familles-enfance/protection-de-l-enfance-10740/lieux-d-accueil-et-d-ecoute-des-jeunes-10743/article/points-accueil-et-ecoute-jeunes-paej

-Et aussi :
https://www.allo119.gouv.fr/

 

 

 

 

 


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J'appelle un chat un chat *
     *en Français dans le texte

 

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HaineMaladive Messages postés 4 Date d'inscription mercredi 28 août 2019 Statut Membre Dernière intervention 29 août 2019
29 août 2019 à 22:32

Eh bien merci pour tout ce que vous m'avez dit, seulement je n'ai vraiment pas la possibilité de me rendre dans au moins un de ces endroits... 

Je n'ai pas de parents responsables autour de moi, et pas de représentants légaux assez indulgents. Je pense que ce qui m'aiderait le plus, serait de parler aux autres gens qui vivent le même genre de chose que moi. Pour l'instant ce n'est pas vraiment possible mais je pense faire de mon mieux pour améliorer ça...

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