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| Marie-Antoinette
à la rose, E. Vigée Lebrun, 1783 © Musée
du Château de Versailles | |
Le naturel avant tout
Pendant
le XVIIIe siècle, Siècle des Lumières, s'opère une
révolution des idées qui touche à tous les domaines, et notamment
à celui de la beauté. Après les excès du XVIIe siècle,
structures en bois rendant les hanches plus larges que les épaules et perruques
immenses, l'heure est à un retour au naturel. On se maquille moins : la
femme idéale de l'époque doit avoir un teint de porcelaine aussi
naturel que possible et les lèvres douces. Bien que bouclés et poudrés,
les cheveux adoptent un style savamment "décoiffé". La femme n'est plus une beauté
statique engoncée dans des costumes trop étroit pour elle. Les tableaux
de Fragonard présentent une beauté en mouvement : dans
un cadre naturel, les femmes s'ébattent joyeusement, et, au détour
d'un jeu, dévoilent une cheville ou une partie de leur corps.
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| Marie-Antoinette
en chemise , E. Vigée Lebrun,1783 © Collection privée | |
Un courant philosophique
Les
réflexions de Rousseau sont emblématiques de ce retour à
la nature. Mais l'auteur des "Rêveries du promeneur solitaire"
n'est pas le seul : dès la fin du XVIIe siècle, le docteur Tronchet
incite les femmes à s'ébattre dans la campagne, en tenue "simple",
jupes courtes et talons plats, tandis que l'Abbé Prévost exalte
dans ses romans l'image de la beauté de la campagne, saine et naturelle.
Comme on peut le voir sur ces deux portraits de Marie-Antoinette, ces réflexions
gagnent également la Cour. Au Petit Trianon, la reine délaisse les
corsets et les coiffures sophistiquées : en témoigne la "chemise"
dans laquelle elle pose pour Elisabeth Vigée-Lebrun.
» Secrets
de beauté : Les femmes de l'époque avaient pour habitude
de se coller des mouches, faux grains de beauté en velours, sur la peau.