Le tutu réinterprété
Tout au long de sa collaboration avec Régine Chopinot, Jean-Paul Gaultier aime nourrir cette insolence, rire de l'académisme. Robes corsets, créations pied-bot, tongs : Gaultier s'amuse de la danse, indispose les artistes en leur imposant une nouvelle gestuelle. Certes, le créateur se joue des codes de la danse, mais c'est avant tout le tutu qui fait l'objet de toutes ses fantaisies : "l'histoire de Jean-Paul Gaultier avec le tutu va au-delà de la danse. Il l'intègre dans sa première collection en 1977 et aurait aimé qu'il se porte au quotidien," rappelle Olivier Saillard. "Avec Régine Chopinot, il le réinterprète, le coupe dans la masse, le recompose dans des formes radicales, géométrisées. Il transforme même le tutu en jabot, le fait porter sous un costume", continue-t-il. Sous l'aiguille de Jean-Paul Gaultier, le tutu devient indifféremment un attribut d'homme ou de femme. La danse, la mode, les sexes : tout s'enchevêtre pour donner naissance à un nouvel univers où la mode et la danse ne font qu'un.
|